Architecte éminent épris d’urbanisme et d’utopie aussi, Yona Friedman est né en Hongrie en 1923. Il habite en France depuis la fin des années 50. En 2001, il a accepté de nous faire partager ses réflexions sur la ville de l’avenir et sur l’attaque du World Trade Center.
Aujourd’hui, dans son deuxième Point d’ironie, il livre sa vision utopique du centre ville de Berlin.
La seconde moitié du XIXe siècle, le baron Haussmann a fait démolir un grand nombre d’îlots de Paris pour reconstruire sur les terrains ainsi libérés la capitale la plus moderne du monde, pour l’époque.
La seconde moitié du XXe siècle, une guerre a démoli le centre de Berlin. A la fin du siècle, on a vu un terrain vague gigantesque au centre d’une des trois plus grandes capitales de l’Europe.
"L’occasion était unique : reconstruire le centre de Berlin avec une architecture d’avant-garde, unique au monde. Cette occasion est ratée. Je ne connais pas Berlin que de quelques visites très courtes. Je connais à peine la culture et l’histoire allemande. Mais, en tant qu’architecte, je ne pouvais pas résister au désir d’esquisser, pas un projet mais quelques images de fantaisie, pour rattraper – au moins pour l’imagination, cette occasion ratée. J’ai eu l’ide d’une démonstration de ce ratage lors de ma visite à Dessau (le Bauhaus) en mai 2001. Heureusement, cette "contre-proposition" a été soutenue, en 2004, par Kristin Feireiss et Niklas Maak, à Berlin, et par agnès b. qui a décidé de la publier."