Gérard Zlotykamien

n°69

Gérard Zlotykamien, né en 1940 à Paris,
développe une pratique artistique profondément marquée par les tragédies humaines et l’injustice. Dès 1963, il investit l’espace public avec ses « Éphémères »,des figures évanescentes qui symbolisent la fragilité de l’existence et la mémoire de ceux qui ont disparu. « Je peins des personnages dans leur plus simple expression. J’enlève toute fioriture. Pour expliciter cela, je m’appuierai sur une phrase de Nietzsche (ça fait chic) que j’ai lue quelque part et qui dit : "Il y a des gens qui troublent l’eau pour qu’elle paraisse plus profonde."" Eh bien, moi, je fais exactement l’inverse.
Je la rends plus claire. Je m’emploie à aller au minimum. Mes peintures sont des synthèses. Je suis un peintre de l’éphémère, je ne crois pas que les choses soient définitives. Tout est éphémère, même si cela dure des millions d’années. La durée de vie de mes œuvres dans la rue n’a jamais été importante pour moi. Ce qui compte à mes yeux, c’est la pensée philosophique qu’il y a autour et ce qu’il en reste. Car il en reste toujours quelque chose quelque part, pour quelqu’un. Un souvenir, un sentiment, une mémoire. En réalité, ma spontanéité est réfléchie. » Gérard Zlotykamien, Sur nos murs, 40 ans de graffiti avec agnès b., éditions Textuel

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